Le Cerf de Virginie, par ses abroutissements, a des impacts très importants sur les régénérations forestières, notamment celle du sapin baumier, qui peuvent être compromises lorsque les densités de ce gibier dépassent la capacité d’accueil du milieu. C’est l’une des menaces actuelles les plus graves pour la biodiversité de l’archipel (Muller, 2006). Entre 1952 et 2005, la réduction du couvert forestier a été estimée à 37% sur l’île de Langlade et à 32% sur l’île de Miquelon principalement du fait de l’impact du Cerf de virginie (DAF, 2008). La situation est critique dans certains secteurs, en particulier le Cap de Miquelon (réserve de chasse), qui justifierait une intervention urgente de réduction de leurs populations. En 2008, une mission d’expertise a dressé un constat alarmant sur l’état de la forêt boréale de Saint-Pierre et Miquelon et recommandait une augmentation forte de la pression de chasse et des prélèvements (Bélanger et al., 2008). A titre de comparaison, l’introduction du Cerf de Virginie sur l’île d’Anticosti (Canada) a affecté le couvert forestier sur près de 60% de la superficie de l’île et de nombreuses espèces ligneuses ont disparu ou fortement régressé. Depuis 1992, la chasse est organisée sous la forme d’un plan de prélèvement minimum autorisé, approuvé et établi tous les deux ans en commission de la chasse et de la faune sauvage. La demande de prélèvements de cerfs par la chasse a augmenté depuis 2006. Toutefois, les prélèvements réalisés restent encore insuffisants pour réduire significativement l’impact des cerfs sur l’écosystème forestier de l’archipel et atteindre un niveau garantissant la conservation et le renouvellement de la forêt. La mission d’expertise de 2008 proposait trois scénarios et seul celui basé sur une augmentation forte de la pression de chasse et des prélèvements pourrait permettre à la seule forêt boréale française de se maintenir. Une forte augmentation de la pression de chasse accompagnée de mesures de suivi de l’impact du gibier sur la végétation est préconisée. Ces recommandations ont été validées par le Conseil scientifique territorial du patrimoine naturel.
Bélanger, L., Martin, J.L., Michalet, J., Said, S.,Tremblay, J.P. (2008). Rapport de mission sur l’état des bois de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon. ONCFS, CNRS, Université Laval (Quebec). 29p.
Muller, S. (2006). Conservation de la biodiversité à Saint Pierre et Miquelon. Rapport de Mission dans l’archipel. Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Université Paul Verlaine-Metz. 33 p.
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