RECOMMANDATIONS

Les recommandations du Comité français de l’UICN

En se référant aux recommandations émises au niveau international par l’UICN et par le Programme mondial sur les espèces envahissantes (GISP), le Comité français de l’UICN recommande de :

Bâtir une stratégie contre les espèces exotiques envahissantes par :

  • l’élaboration et la validation de stratégies nationale et locales ;
  • la mise en place de structures locales de coordination ;
  • la création d’un mécanisme national de financement pour la gestion des espèces exotiques envahissantes.

Renforcer la biosécurité par :

  • le renforcement des capacités de contrôle aux frontières ;
  • la réorganisation de la procédure d’instruction des dossiers d’autorisation d’introduction d’espèces en associant les différents services administratifs concernés et en faisant appel si besoins aux avis d’experts ;
  • l’application systématique de l’analyse du risque pour toutes demandes d’autorisation d’introduction volontaire et/ou d’utilisation d’une espèce exotique ;
  • l’acquisition par les collectivités d’outre-mer de la compétence d’instruction des analyses de risque ;
  • la construction indispensable d’infrastructures de quarantaine et d’analyse ;
  • le financement pérenne de programmes régionaux de biosécurité.

Développer une stratégie de communication et d’éducation efficace par :

  • la définition de programmes d’informations et de formation spécifiques à l’intention des différents publics ;
  • l’évaluation de l’impact, du succès ou de l’échec des campagnes de communication ;
  • l’intégration de la problématique des espèces exotiques envahissantes dans les programmes d’éducation et de sensibilisation ;
  • l’explication des enjeux et des mesures mises en place et l’implication des populations ;
  • la promotion de l’utilisation d’espèces indigènes pour limiter l’usage d’espèces exotiques envahissantes et le développement de guides de bonnes pratiques.

Développer la réglementation nécessaire par :

  • l’application effective du Code de l’environnement au contexte de l’outre-mer ;
  • la mise en œuvre de dispositions exceptionnelles pour la gestion des animaux domestiques divagants menaçant la biodiversité indigène ;
  • la mise en place de mesures adaptées à la gestion des eaux de ballast pour la protection de la biodiversité marine ;
  • la révision des listes réglementaires d’espèces protégées.

Favoriser des programmes de lutte opérationnels, orientés vers la détection précoce et la réaction rapide, par :

  • la création de cellule de veille, de détection et d’intervention rapide ;
  • la création de fonds d’urgence locaux ;
  • une meilleure coordination des efforts et une mutualisation des moyens techniques et des données existants ;
  • l’amélioration des capacités de diagnostic et d’expertise taxonomique ;
  • la hiérarchisation des priorités d’action ;
  • le suivi et l’évaluation systématique des programmes de lutte.

Répondre aux défis scientifiques par :

  • le soutien à la recherche pour améliorer la connaissance des espèces exotiques envahissantes et de leurs impacts, et pour développer les méthodes de diagnostic, de lutte et de restauration ;
  • une recherche opérationnelle privilégiant les synergies et des bénéfices réciproques entre recherche scientifique et gestion ;
  • le soutien à la recherche sur le milieu marin ;
  • l’intégration de la recherche sur les espèces exotiques envahissantes dans les programmes sur les changements globaux ;
  • la mobilisation au-delà de l’outre-mer français.

Renforcer la coopération régionale par :

  • une meilleure intégration des collectivités d’outre-mer aux réseaux régionaux et aux programmes des organisations régionales sur les espèces exotiques envahissantes ou en favorisant si besoin l’émergence de telles structure ;
  • le développement de programmes de recherche en collaboration régionale concernant des espèces d’intérêt commun ou la gestion de milieux similaires entre différents territoires ;
  • la collaboration avec les institutions régionales afin de renforcer les capacités et les compétences locales et accroître les transferts technologiques(procédures, protocoles, outils) ;
  • le renforcement de la coopération avec les organes des conventions internationales et régionales et des structures pertinentes des Caraïbes, de l’Atlantique Nord, de l’océan Indien et du Pacifique;
  • l’organisation d’ateliers régionaux sur les problèmes liés aux invasions biologiques.

Recommandations issues des premières assises nationales “espèces exotiques envahissantes : vers un renforcement des stratégie d’action”.  

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Du 23 au 25 septembre 2014, deux cent acteurs et experts  de métropole et d’outre-mer se sont réunis à Orléans, à l’invitation du Comité français de l’UICN, pour participer aux premières assises nationales sur les espèces exotiques envahissantes. Durant trois jours, ces participants ont échangé et confronté leurs expériences et leurs points de vue pour élaborer des réponses face aux enjeux des invasions biologiques.

Les assises ont réuni les principaux acteurs de métropole et d’outre-mer concernés par cette problématique : gestionnaires d’espaces naturels, associations de protection de la nature, chercheurs, représentants socio-professionnels et élus, établissements publics agissant sur cette thématique, services de l’Etat et des collectivités locales.

Les principaux objectifs étaient de dresser un bilan de la situation en France, de mettre en évidence les priorités d’action et d’identifier les évolutions nécessaires pour assurer une meilleure gestion des invasions biologiques. Les travaux menés en ateliers thématiques ont fait émerger de nombreuses recommandations et des propositions d’action.

Les défis sont de taille : une meilleure intégration de la problématique entre les différents ministères concernés, une meilleure intégration dans les différentes politiques publiques, une coordination améliorée entre tous les acteurs, une réglementation prenant en compte toute l’ampleur du problème accompagnée des moyens nécessaires à sa mise en œuvre, une réponse à l’urgence de la situation en outre-mer… pour n’en citer que quelques-uns.

Fruit de ces journées, une série de recommandations et d’actions prioritaires a été identifiée pour renforcer et structurer l’action collective sur ces enjeux. Les recommandations concernent notamment la prévention et la sensibilisation, la mise en place de mécanismes de surveillance et de réaction rapide, l’amélioration du cadre juridique et le renforcement des moyens de gestion et de coordination. A l’issue des assises, les participants ont en particulier appelé de leurs vœux l’élaboration et la mise en œuvre d’une véritable stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes.

Télécharger la synthèse des assises

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