Des individus du Grand Gecko vert de Madagascar ont été relâchés pour la première fois sur la commune de Saint-André en 1994, à partir d’un élevage (Probst, 1997). Ils se sont largement dispersés de manière naturelle, mais également par transport involontaire. Il occuperait déjà 75 km² autour du point initial d’introduction. Par ailleurs, des individus ont été introduits volontairement ou non sur d’autres sites. Une étude récente montre que l’espèce est arrivée à Manapany-les-Bains, il y a vraisemblablement 4 ans. Cette espèce pourrait avoir des impacts importants sur les geckos endémiques et déjà menacés de La Réunion : Gecko vert de Manapany (Phelsuma inexpectata) et Gecko vert des Hauts (Phelsuma borbonica) (Sanchez et al., 2009 ; Sanchez et Gandar, 2010). Aujourd’hui, le Grand Gecko vert de Madagascar peut être considéré comme la menace la plus préoccupante pour le Gecko vert de Manapany. Introduit vers 1995, sur l’île Maurice à Baie-du-Tombeau, le Grand Gecko vert de Madagascar pourrait également être responsable de la disparition d’une petite population de l’espèce endémique Phelsuma guimbeaui (Buckland, 2009). Un réseau de surveillance informel est animé par l’association «Nature Océan Indien» (http://www.nature-ocean-indien.org). Pour faciliter la mise en oeuvre d’un plan d’action, des arrêtés préfectoraux ont été signés en 2012 afin non seulement d’interdire l’introduction de ces espèces de reptiles à La Réunion mais aussi de permettre leur capture et leur destruction. Treize populations distinctes sont identifiées, localisées au Nord-Est, au Nord, à l’Ouest et au Sud de l’île, depuis le niveau de la mer jusqu’à une limite altitudinale de 570 m. Quatre secteurs dans lesquels l’espèce est à proximité, ou déjà en contact avec les geckos endémiques, ont été identifiés. Afin de proposer des mesures de gestions adaptées, plusieurs méthodes de lutte ont été testées. Pour des coûts soutenables, les méthodes les plus efficaces et les plus fiables sont la capture manuelle et le tir à la carabine. Au regard de la distribution actuelle de P. grandis à La Réunion, il est actuellement impossible d’enrayer cette invasion biologique. Toutefois, sur les secteurs sensibles identifiés, la conduite d’actions de lutte ciblées est nécessaire et tout à fait réalisable. Un premier plan de lutte est proposé en 2013 et s’articule en deux objectifs spécifiques : 1) réduire la diffusion de P. grandis sur l’île et 2) éviter son installation sur les zones à fort enjeu écologique.
Buckland, S. (2009). Interview du journal Scope – île Maurice – 20/05/2009.
Probst, J. M. (1997). Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées. Bull. Phaethon, 6 : 71-74.
Sanchez, M., Probst, J-M. & Deso, G. (2009). Phelsuma inexpectata, Mertens, 1966 (Sauria : Gekkonidae) sur l’île de La Réunion : Ecologie, répartition et menaces. Bulletin de la Société Herpétologique de France, 132 : 43-69.
Sanchez, M. & Gandar, A. (2010). Etat des lieux de la population introduite à Manapany-les-Bains du Grand Gecko vert malgache, Phelsuma grandis Gray 1870. Association Nature Océan Indien, 26p.
Sanchez, M. (2013). Plan Régional de Lutte contre le grand gecko vert de Madagascar, Phelsuma grandis Gray 1870, sur l’île de La Réunion. Rapport Nature Océan Indien non publié. 54 pp + annexes.
Sanchez, M et Probst J.M. (2016). L’herpétofaune allochtone de l’île de La Réunion (Océan Indien) : état des connaissances en 2015. Bull. Soc. Herp. Fr. 160 : 49-78.
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