Depuis sa première apparition au large de la Floride en 1985 après s’être échappé d’un aquarium, le Poisson-lion, originaire de la zone Indopacifique, a colonisé le sud-est des Etats Unis, toute la Caraïbe et une grande partie du Golfe du Mexique. Dans les Antilles françaises, le Poisson-lion a d’abord été observée à Saint-Martin en juillet 2010, puis en Guadeloupe en septembre 2010. En 2011, il est également signalé en Martinique et à Saint Barthélémy. Il est présent aujourd’hui dans tous les habitats côtiers entre 1 et 300 mètres de profondeur : herbiers, sables, récifs, mangroves, estuaires, et structures artificielles. L’invasion du Poisson-lion affecte les réseaux trophiques marins de divers habitats en diminuant considérablement l’abondance et la diversité des espèces (Albins & Hixon, 2008 ; Morris & Whitfield, 2009). En deux ans, il a réduit de 65% la biomasse de petits poissons des récifs des Bahamas (Green et al., 2012). En consommant en grande quantité les juvéniles et les proies des poissons piscivores locaux et en étant un compétiteur spatial pour d’autres poissons prédateurs et macro-crustacés, comme la Langouste, le Poisson-lion affaiblit les stocks de ces organismes et exacerbe les effets de la surpêche commerciale et de loisir (Albins & Hixon 2013). Plusieurs projets ont été conduits pour renforcer la gestion de cette espèce. A l’échelle des Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Saint-barthélemy, Saint Martin), le projet «Polipa» visait à : identifier et améliorer les pratiques mises en place pour le contrôle de l’invasion , mettre en place des équipes réactives pouvant intervenir rapidement, alerter et informer les catégories d’usagers des milieux marins, améliorer la communication, les collaborations et l’évaluation des impacts écologiques et du contrôle des populations de poissons-lion, obtenir des consensus sur les stratégies de contrôle, évaluer l’impact socio-économique de l’invasion du Poisson-lion. Dans le cadre d’un autre projet, une stratégie coordonnée de prévention et de lutte par la pêche professionnelle a été proposée pour la Guadeloupe, Saint Martin et Saint Barthélemy.
Albins, M. & Hixon, M. (2013). Worst case scenario: potential long-term effects of invasive predatory lionfish (Pterois volitans) on Atlantic and Caribbean coral-reef communities. Environmental Biology of Fishes, 96:1151-1157.
Albins, Mark A. & Mark A. Hixon. (2008). Invasive Indo-Pacific lionfish Pterois volitans reduce recruitment of Atlantic coral-reef fishes. Marine Ecology Progress Series,367: 233–238
Bouchon C., Bouchon-Navaro Y. (2010). Invasion de la mer Caraïbe par Pteroïs volitans. Université des Antilles et de la Guyane, 24p.
Les invasions biologiques aux Antilles françaises. Diagnostic et état des lieux des connaissances.(2013). Rapport DEAL Martinique et Guadeloupe. 88 pages.
Morris, J.A., Whitfield, P.E. (2009). Biology, Ecology, Control and Management of the Invasive Indo- Pacific Lionfish : An Updates Integrated Assessment. NOAA Technical Memorandum NOS NCCOS 99.57 pages.
Green, S., Akins, J., Maljkovi, A., Côté, I., 2012. Invasive lionfish drive Atlantic coral reef fish declines. PLoS One 7:e32596
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