Le Cerf de Java est l’une des principales menaces pour les forêts néo-calédoniennes. Il a contribué, avec d’autres herbivores introduits, et les feux, à la régression de la forêt sèche qui n’occupe aujourd’hui plus que 1% de sa superficie initiale (Bouchet et al., 1995). Il consomme plus de 130 plantes endémiques, indigènes ou introduites (De Garine-Wichatitsky et al., 2004 ; De Garine-Wichatitsky et al., 2005 ; De Garine Wichatitsky et Spaggiari, 2005). En éliminant la couverture herbacée et arbustive, il facilite l’érosion et le lessivage des sols, favorisant les processus d’envahissement des milieux naturels par des plantes envahissantes introduites (Psidium guajava, Lantana camara, Leucaena leucocephala, Solanum mauritianum, graminées exotiques…), dont il dissémine également les graines (Gargominy et al., 1996 ; De Garine Wichatitsky et Spaggiari, 2005). Sur le plan économique, des dégâts peuvent être également importants sur les cultures et sur les plantations forestières qui dans certains cas ont dû être clôturées. Ses impacts négatifs multiples ont été évalués à près de 15 millions €/an (Floret 2013). Jusqu’en 2008, plusieurs études et expertises indépendantes ont conclu que le cerf était une menace majeure pour l’environnement calédonien et qu’il y avait un besoin urgent de régulation. Suite à ces travaux, un consensus sur le contrôle des populations de cerf a été acté avec l’ensemble des acteurs locaux et a débouché sur un plan de régulation participatif et incitatif des gros gibiers incluant également le Cochon féral. Le centre de régulation des gros gibiers a été mis en œuvre en 2008 afin de coordonner les actions des différentes parties prenantes notamment chasseurs et captureurs-éleveurs de cerf, développer des outils de suivi et de régulation, et mettre en œuvre des actions opérationnelles de régulation par différentes modalités de chasse, capture ou piégeage. Depuis 2013, la problématique des espèces exotiques envahissantes animales et végétales est coordonnée à l’échelle Territoire par le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Calédonie. L’espèce est listée comme espèce établie de priorité 1 dans le cadre de la stratégie de lutte contre les espèces exotiques envahissantes de Nouvelle-Calédonie (CEN 2016). Elle figure sur la liste des espèces exotiques envahissantes du code de l’environnement de la province Nord.