Le Rat noir n’a fait l’objet d’aucune recherche sur sa biologie, son écologie et sur son impact dans les îles subantarctiques françaises. Seuls des travaux fragmentaires traitent de son régime alimentaire sur l’Ile de la Possession (Archipel de Crozet) (Pisanu et al. 2011), et de son cortège en parasites intestinaux sur l’île de la Possession et sur trois îles de l’Archipel de Kerguelen (Pisanu et al. 2001). Sur l’île de la Possession, son régime alimentaire, étudié en 2007, était constitué du limbe et d’inflorescences de graminées (Poa spp., Agrostis magellanica), de parties végétatives et/ou de graines de diverses dicotylédones (dont Cerastium fontanum, Acaena magellanica), de larves de Lépidoptères (Pringleophaga spp.), de larves et d’adultes de Coléoptères, et de vers de terre en faible proportion. Des plumes d’oiseaux étaient régulièrement trouvées dans les estomacs des rats d’un des deux sites étudiés (à proximité d’une colonie de Manchot royal). Suite à son introduction, le Rat noir a entrainé une régression importante des effectifs de plusieurs espèces de pétrels. Depuis 1988, il est localement contrôlé par empoisonnement sur l’Ile de la Possession pour protéger une colonie de Pétrel à tête blanche (Procellaria aequinoctialis) (Bried & Jouventin, 1999 ; Jouventin et al., 2003), et un programme d’éradication est en cours d’étude par les agents de la Réserve Naturelle des TAF. Sur l’île Saint Paul, où ce rongeur a été éradiqué en 1997 (Micol & Jouventin, 2002), les populations d’oiseaux marins se reconstituent progressivement (C. Marteau, com. pers.). Il semble en être de même sur l’île du Château et l’Ile Australia (Archipel de Kerguelen) où il a été éradiqué respectivement en 2002 et en 2004 (T. Micol, com. pers.). Actuellement, ce rongeur parait absent ou très localisé sur l’île principale, la Grande Terre, et présent uniquement sur l’île Longue et trois ilots proches (TAAF, 2016). D’autres prospections seront effectuées au cours des années à venir sur l’île principale par les agents de la Réserve Naturelle des TAF afin de confirmer son absence ou sa présence localisée (C. Marteau, com. pers.).
Bried J. & Jouventin P. (1999) Influence of breeding success on fidelity in long-lived birds: an experimental study. J. Avian Biol., 30:392–398.
Jouventin P., Bried J. & Micol T. 2003 Insular bird population can be saved from rats: a long term experimental study of Procellaria aequinoctialis on the Crozet archipelago. Polar Biol., 26: 371-378.
Micol T. & Jouventin P. (2002). Eradication of rats and rabbits from Saint-Paul Island, French Southern territories. Pp 199-205. In: Veitch, C.R., Clout, M.N. (eds). Turning the tide: the eradication of invasive species. Auckland, Invasive Species Specialist Group of the World Conservation Union (IUCN).
Pisanu B., Caut S., Gutjahr S., Vernon P. & Chapuis J.-L. (2011). Introduced black rats Rattus rattus on Ile de la Possession (Iles Crozet, Subantarctic): diet and trophic position in food webs. Polar Biol., 34:169–180.
Pisanu B., Chapuis J.-L. & Durette-Desset M.-C. (2001). Helminths from introduced small mammals on Kerguelen, Crozet, and Amsterdam Islands (Southern Indian Ocean). J. Parasitol., 87 : 1205–1208.
Terres Australes et Antarctiques Françaises (2016). Bilan d’activités 2015 de la réserve naturelle des Terres australes françaises.
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