Plus de 5,5 millions d’euros pour la conservation de la biodiversité dans les territoires d’outre-mer

Le programme BESTLIFE2030 de l’Union européenne accorde 5,57 millions d’euros de subventions pour la conservation de la biodiversité dans les régions ultrapériphériques et les pays et territoires d’outre-mer. Ce financement, qui prendra la forme de 57 subventions dans le cadre du premier des quatre appels à projets prévus, vise des initiatives à petite échelle essentielles à la protection des écosystèmes uniques mais fragiles de ces régions.

Ces actions permettront aux acteurs locaux de mettre en œuvre des projets de conservation ciblés, renforçant ainsi l’engagement de l’Union Européenne en faveur du cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de la Convention sur la diversité biologique (CDB), et notamment de l’objectif 3, qui vise à assurer une conservation équitable et efficace par zone de 30 % de la planète d’ici à 2030, également connu sous le nom d’objectif « 30×30 ».

Parmi les projets retenus, 14% des projets concernent principalement la gestion des espèces exotiques envahissantes (EEE). Ce premier appel à projets BESTLIFE2030 soutiendra également des projets de restauration des écosystèmes (34%) et de conservations des espèces (34%) ainsi que des projets de gestion des aires protégées (9%) et de gestion durable de site (9%).

Soutien régional ciblé

Les subventions seront réparties entre sept régions clés, chacune étant confrontée à des défis distincts en matière de biodiversité :

  • Pacifique (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna) : L’allocation la plus importante, soit 1,39 million d’euros, sera consacrée à la conservation des espèces, la restauration des écosystèmes, la gestion des espèces envahissantes (21% des projets retenus) et l’adaptation au changement climatique.

  • Caraïbes françaises : avec 989 000 euros, cette région donnera la priorité à la restauration des écosystèmes, à la conservation des espèces et à la gestion des espèces exotiques envahissantes (10%), en s’attaquant à la dégradation des habitats et en renforçant les stratégies de conservation.

  • Océan Indien : Avec 1,18 million d’euros, les subventions financeront la restauration des écosystèmes, la conservation des espèces, la gestion durable et la gestion des espèces envahissantes (18% des projets retenus), y compris les infrastructures agroécologiques et la pollution côtière.

  • Macaronésie : 697 000 euros seront consacrés à la conservation des espèces, à la gestion des espèces envahissantes (14% des projets retenus) et aux zones protégées, avec des efforts de contrôle des prédateurs et de sensibilisation du public.

  • Atlantique Nord : 299 000 euros, dont 100 000 euros pour Saint-Pierre-et-Miquelon, seront consacrés à la conservation des espèces, à la gestion des espèces envahissantes (33% des projets retenus) et à la restauration des écosystèmes, dans le cadre d’une pêche durable et de la lutte contre l’eutrophisation.

  • Amazonie : 420 000 euros seront consacrés à la conservation des espèces et aux zones protégées en Guyane française, afin de résoudre des problèmes cruciaux tels que la coexistence entre l’homme et la faune et la perte d’habitat.

  • Caraïbes néerlandaises : 551 000 euros soutiendront la gestion durable, la conservation des espèces et la restauration des écosystèmes, y compris les solutions fondées sur la nature et les pratiques agroforestières durables.

L’évolution de l’intiative BEST

Depuis 2011, l’Initiative BEST (Biodiversity and Ecosystem Services in Territories of European Overseas) a renforcé la conservation de la biodiversité dans les régions ultrapériphériques et les territoires d’outre-mer de l’UE, en octroyant plus de 17,73 millions d’euros par le biais de 153 subventions. L’initiative est née du « Message de l’île de la Réunion » et a débuté par l’action préparatoire BEST, qui a jeté les bases de stratégies de conservation régionales. Elle a depuis évolué vers les programmes BEST 2.0, BEST RUP, LIFE4BEST et BEST 2.0+, élargissant le soutien aux efforts de conservation sur le terrain.

Le Comité français de l’UICN, activement impliqué dans la mise en oeuvre de l’Iniative BEST, a notamment coordonné le hub régional Pacifique de l’Iniative de 2014 à 2020.  Il continue aujourd’hui à jouer ce rôle dans le cadre de BESTLIFE2030. Dans la région Pacifique, le programme BESTLIFE2030  bénéficie du soutien de la Socredo.

Un deuxième appel à propositions devrait être lancé au cours du premier trimestre 2025, afin de renforcer l’implication locale dans les efforts mondiaux en faveur de la biodiversité.

 

Photo du haut de page : Jean Kape

Rédaction : Chloé Desmots (Comité français de l’UICN)

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