BESTLIFE2030 : des solutions concrètes contre les espèces envahissantes pour préserver la biodiversité

Le programme BESTLIFE2030, financé par l’Union européenne, apporte un soutien d’envergure à la conservation de la biodiversité dans les régions ultrapériphériques (RUP) et les pays et territoires d’outre-mer (PTOM). Le premier appel à projets a octroyé 5,57 millions d’euros attribuant ainsi 57 subventions visant à protéger et restaurer les écosystèmes uniques et fragiles de ces régions. Parmi les thématiques prioritaires, 14 % des projets soutiennent directement la lutte contre des espèces exotiques envahissantes (EEE), reflétant l’importance de ce défi dans la protection des écosystèmes insulaires.

Le Comité français de l’UICN, activement impliqué dans la mise en œuvre de l’Initiative BEST, a coordonné le hub régional Pacifique de 2014 à 2020. Il continue aujourd’hui à jouer ce rôle dans le cadre de BESTLIFE2030. Dans la région Pacifique, ce programme bénéficie du soutien de la Socredo.

Le premier appel à projet BESTLIFE2030 a financé 14 projets dans le Pacifique, 9 en Polynésie française et 5 en Nouvelle-Calédonie. Parmi ces projets, trois contribueront particulièrement à la gestion des EEE.

Les projets BESTLIFE2030 consacrés aux EEE dans le Pacifique

Le projet « Conservation de la forêt naturelle de Maraeti’a – Tahiti », porté par l’association Te rau atiati a tau a hiti noa tu

Plateau Maraeti’a © Jean-Yves Hiro Meyer

Maraeti’a est un petit plateau d’une vingtaine d’hectares situé entre 700m et 800m d’altitude à Tahiti. Il présente une forêt naturelle originale et diversifiée, comprenant de nombreuses espèces végétales endémiques rares et protégées, inscrites sur la liste rouge de l’UICN. Cependant, l’environnement est fortement impacté par l’introduction d’espèces animales (porcs, rats, etc.) et végétales (Passiflora maliformis, Tecoma stans, Rubus rosifolius, etc.).

Le projet vise à conserver la forêt naturelle du plateau et à restaurer les zones fortement touchées à moyen et long terme. Dans ce contexte, le projet actuel poursuivra la lutte contre les plantes envahissantes dans la zone clôturée. Il mettra également en place une pépinière in situ pour produire des plantes indigènes et endémiques à croissance rapide. Le projet s’attachera aussi à planter ces semis dans les zones fortement touchées afin de restaurer rapidement le couvert végétal. Enfin la poursuite des opérations de dératisation sur l’ensemble du plateau sera assurée.

Le projet « I feel Gould », porté par Bird Conservation New Caledonia

Pétrel de Gould © H.Shirihai

Le pétrel de Gould (Pterodroma leucoptera), espèce rare et menacée, fait face à une prédation accrue par les espèces introduites comme les rats, chats sauvages, et porcs. Actuellement, en Nouvelle-Calédonie, seules deux colonies font l’objet d’un suivi et les actions de conservation sont encore peu développées. En 2023, une nouvelle colonie de reproduction a été découverte. Pendant leur présence sur terre pour leur cycle de reproduction, la prédation par les espèces introduites représente l’une des principales menaces pour le pétrel de Gould.

I FEEL GOULD vise à recueillir de nouvelles données afin de mieux comprendre l’état de conservation du pétrel de Gould et de protéger les colonies de reproduction existantes en luttant intensivement contre les prédateurs introduits. Un suivi régulier de la reproduction sera effectué sur les deux sites afin d’évaluer l’état de la population, de déterminer le succès de la reproduction et d’évaluer l’efficacité des mesures de conservation. Ce projet se veut également être un moteur pour une gestion efficace et concrète qui assurera le maintien et la protection à long terme du pétrel de Gould, au bénéfice de la biodiversité de la Nouvelle-Calédonie et des communautés locales.

Le projet “Restauration écologique – Te Mehani rahi, Raiatea”, porté par l’association Tuihana

© Fred Jacq

Sur l’île de Raiatea, ce projet vise à restaurer la végétation et la forêt exceptionnelle d’une nouvelle zone de haute altitude parmi les zones les moins dégradées du plateau de Te Mehani rahi sur l’île de Raiatea. La lutte contre les plantes invasives se fera uniquement par arrachage manuel et/ou dessouchage à la barre à mine.

L’évolution de la végétation, l’impact et l’efficacité des mesures de gestion seront évalués à travers une évaluation initiale de ces têtes de bassin, une cartographie des plantes indigènes, la mise en place d’une nouvelle placette permanente et le suivi d’un réseau d’une vingtaine de placettes, ainsi que des placettes permanentes installées depuis 2018. Les dommages collatéraux liés aux prélèvements et au piétinement dans le cadre du projet seront estimés en évaluant les zones de déchets verts et les zones érodées. Ce projet vise également à poursuivre la sensibilisation à la nécessité de protéger la biodiversité par le biais d’événements, de conférences publiques, d’interventions et d’ateliers dans les écoles.

L’avenir de BESTLIFE2030

Un deuxième appel à projets sera lancé en février 2025, renforçant l’implication locale dans les efforts mondiaux pour préserver la biodiversité.

Si vous souhaitez déposer un projet en Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna ou en Polynésie française, veuillez contacter : chloe.desmots@uicn.fr

Photo du haut de page : Plateau Maraeti’a © Jean-Yves Hiro Meyer

 

Rédaction : Chloé Desmots (Comité français de l’UICN)

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