COP 16 : Décryptage du rapport de l’IPBES sur les EEE et premières conclusions à l’issue de la Conférence des Parties.
La seizième Conférence des Parties de la Convention sur la Diversité Biologique s’est tenue du 21 octobre au 1er novembre à Cali en Colombie. Cette COP s’inscrivait dans la continuité de la COP15 qui a permis l’adoption du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal (COP15, 2022). La question des espèces exotiques envahissantes (EEE) figurait parmi les sujets à l’ordre du jour de cette nouvelle COP et à cette occasion le Comité français de l’UICN a publié une note de décryptage de l’évaluation mondiale de l’IPBES sur les EEE et leur contrôle.
La cible 6 du Cadre mondial pour la biodiversité vise particulièrement les EEE et a pour objectif de réduire et/ou éliminer leurs impacts sur la biodiversité d’ici à 2030 en gérant les voies d’introduction, prévenant l’établissement des espèces prioritaires, et en les contrôlant, notamment sur des sites clés comme les îles. Cette cible prévoit une réduction des taux d’introduction et d’établissement des EEE d’au moins 50% d’ici à 2030.
Le projet de décision de la COP 16 sur ce sujet est en cours de finalisation mais souligne l’importance du rapport d’évaluation de l’IPBES sur les EEE et leur contrôle (2023) pour les travaux entrepris dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique et pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, en particulier sa cible 6.
Chiffres clés issus de l’évaluation mondiale
Plus de 37 000 espèces exotiques ont été introduites de par le monde par les activités humaines et 3 500 de ces espèces ont des impacts négatifs documentés.
Les espèces exotiques envahissantes sont impliquées dans 60 % des extinctions globales d’espèces recensées et 90 % de ces extinctions ont eu lieu dans les îles.
Le coût économique mondial annuel des invasions biologiques a dépassé les 390 milliards d’euros en 2019. Ce coût a quadruplé chaque décennie depuis 1970 et devrait continuer d’augmenter.
Dans ce contexte, le Comité français de l’UICN publie une note de décryptage du rapport de l’IPBES et de son résumé à l’intention des décideurs. Rappelant les principaux constats et recommandations issus du rapport, cette note présente également la situation de la France par rapport à l’état des lieux mondial et identifie des priorités d’action pour l’atteinte des objectifs du cadre mondial pour la biodiversité.
Les discussions sur les EEE lors de la COP16 ont également mis en avant l’importance de la coopération internationale, du renforcement des capacités et du soutien technique pour les pays en développement, des réglementations renforcées pour le commerce transfrontalier et d’une meilleure coordination avec les plateformes de commerce en ligne pour combler les lacunes dans la gestion des risques. Des lignes directrices pour la gestion ont été proposées abordant des questions telles que le commerce en ligne et les méthodologies d’analyse multicritères.
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