Le Chat et le Skua subantarctique (Catharacta skua) sont les seuls vertébrés carnivores terrestres présents dans les TAAF. Le Chat, accompagnant l’homme dans ses déplacements, a été introduit pour lutter contre les rats et les souris. Dans les Iles Kerguelen, la population serait issue d’un couple amené sur la base de Port-aux-Français en 1956 (Derenne, 1976). Progressivement, leurs descendants ont quitté les habitations pour vivre à l’état sauvage. Dans cet archipel, il occupe la Grande Terre, excepté la partie sud-ouest (Péninsule Rallier du Baty) (Pontier et al., 2002). Sa population, estimée à 3500 individus en 1977, exerçait déjà un impact important sur les communautés aviaires, près d’un million d’oiseaux étant prélevés par an (Pascal, 1980). A la fin des années 1990, Say et al. (2002) estimaient à 7000 individus l’effectif de la population. A cette période, son régime alimentaire était constitué essentiellement du lapin, de la souris domestique et secondairement d’oiseaux, en relation avec la raréfaction de ces dernières proies (Pontier et al., 2002). Dans les années 1990, Chapuis et al (2001) estimaient à moins de 100 couples la communauté aviaire présente sur l’île Guillou (présence de 10 à 15 chats), alors que 50 000 à 70 000 couples étaient présents sur l’île Verte, et 100 000 à 200 000 sur l’île aux Cochons, îles de même superficie mais dépourvues de chat. En raison de son impact considérable, un programme de contrôle a été réalisé de 1973 à 1977 (Pascal, 1980). Mais ce programme a échoué en raison de la distribution importante de cette espèce sur la Grande Terre. Actuellement, des mesures de gestion sont appliqués sur le secteur de Pointe du Morne (Grande Terre) afin de limiter l’impact de ce prédateur sur des poussins de Grand Albatros, fragilisés par ailleurs par un pathogène non encore précisément identifié (T. Boulignier, com. pers.).
Sur l’Ile Amsterdam, observé la première fois en 1931, la Chat a sans doute contribué, avec le Surmulot (et d’autres perturbations : incendies, introduction de bovins), à l’extinction ou à la raréfaction de plusieurs espèces d’oiseaux (Worthy & Jouventin, 1999). Son effectif n’est pas connu, mais il semble faible. En 1986, seules 51 observations avaient été réalisées par le personnel de la base sur l’ensemble de l’année (Furet, 1989). Ses densités étaient plus importantes aux alentours de la base et sur les Falaises d’Entrecasteaux (présence d’une colonie d’Albatros à bec jaune) (Furet 1989). A cette période, le chat se nourrissait principalement de souris domestiques et de surmulots, voire de cadavres de bovins et d’otaries, les oiseaux étant peu consommés. Actuellement, le Chat reste peu abondant, et difficile à observer. Un programme d’éradication plurispécifique (Souris domestique ; Surmulot ; Chat) est en cours d’étude par les agents de la Réserve Naturelle des TAF.
Enfin sur l’Ile au Cochons (Archipel de Crozet), le Chat aurait été introduit avant 1887, Derenne & Mougin (1976) estimant l’effectif de la population à 300 ; 400 individus dans les années 1970. Aucune autre information n’est disponible sur cette île non fréquentée depuis plusieurs décennies.
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Furet L. (1898). Régime alimentaire et distribution du chat haret (Felis catus) sur l’Ile Amsterdam. Rev. Ecol. (Terre Vie), 44 : 31-43.
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