Évaluation de la stratégie EEE de Nouvelle-Calédonie (2017-2022) et proposition d’un nouveau plan d’action (2023-2028)
Conscients des impacts et des risques liés aux EEE, les collectivités de Nouvelle-Calédonie et l’Etat français ont décidé d’unir leurs efforts et de coordonner leurs actions à travers la publication en 2017 de la stratégie de lutte contre les EEE dans les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie. Son document cadre et son premier plan d’action quinquennal ont été validés par le conseil d’administration de l’ancien CEN de Nouvelle-Calédonie, devenu Agence néo-calédonienne de la Biodiversité ANCB) en 2023. Le pôle espèces envahissantes du CEN, devenu le Pôle Menaces au sein de l’ANCB, a pour mission la coordination de cette stratégie.
Le premier plan d’action arrivant au terme de la période quinquennal 2017-2022 pour laquelle il avait été défini, son évaluation et la définition d’un nouveau cadre d’action étaient nécessaires.
Ce travail a été réalisé entre janvier et juillet 2023 par l’équipe de coordination et d’animation du Réseau EEE outre-mer, dans le cadre d’une consultation commandée par l’ANCB.
Bilan et analyse de la mise en œuvre de la stratégie sur la période 2017-2022
Un bilan synthétique des activités menées pendant la première période quinquennale intégrant une analyse critique des écarts entre les niveaux d’interventions, les objectifs, les résultats, les activités et les moyens a été effectué. Ce travail a été complété par une analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM) de la stratégie à travers un atelier en distanciel qui a réuni les structures pilotes des différentes actions.
Parmi les principales avancées, il a été soulignée la réussite du montage et du fonctionnement de la cellule de veille de détection précoce et de réaction rapide, qui a joué un rôle central quant à la mobilisation des acteurs à l’échelle du territoire. De nombreuses actions de gestion sur des espèces identifiées comme prioritaires ont été conduites et se sont traduites par une importante amélioration des compétences techniques. Le projet régional PROTEGE centré sur la problématique des cochons et des cerfs a constitué une véritable traduction opérationnelle de cette stratégie et une belle opportunité d’innover la mise en œuvre d’actions de terrain. Bien que difficile à évaluer en termes d’atteinte de ses objectifs, un important effort de communication a permis d’augmenter le nombre de signalements et a contribué à sensibiliser une importante diversité d’acteurs. Toutefois, des limites à cette première stratégie ont été identifiées comme l’exhaustivité du plan d’action qui a complexifié son pilotage ou encore la difficulté d’intégrer le portage des actions dans le plan de charge des pilotes ou des partenaires identifiés. La difficulté à mettre en place un fond d’urgence en cas de détection précoce pour une réaction rapide reste un écueil de cette période quinquennale. La priorisation spatiale des espaces naturels pour la gestion des espèces de plantes exotiques envahissantes contribuerait à davantage impulser la mobilisation sur les espèces de flore, les espèces de faune étant majoritairement ciblées par ce premier plan d’action. Enfin, certaines actions importantes n’ont pas pu être engagées comme la structuration de la biosécurité inter-îles ou l’harmonisation du cadre réglementaire entre les Provinces. |
Plan d’action 2023-2028
Sur la base des résultats du bilan de la première période quinquennale et des attentes exprimées lors d’un atelier spécifiquement dédié à ce sujet, un nouveau plan d’action 2023-2028 a été structuré. Plus simple que le précédent, ce nouveau cadre d’action vise à concentrer d’avantage les efforts, à faciliter la mise en œuvre (coordination général et pilotage des actions) et le suivi des actions.
7 actions prioritaires ont notamment été identifiées :
Pour atteindre les objectifs de ce nouveau plan d’action, plusieurs recommandations ont été proposées et une évaluation des moyens humains et financiers à mobiliser a été faite. |