L’Initiative Kiwa annonce le lancement de projets locaux et régionaux dont plusieurs ciblent les EEE

L’Initiative Kiwa vise à renforcer la résilience des écosystèmes, des communautés et des économies des îles du Pacifique face aux changements climatiques par des solutions fondées sur la nature. Elle et son partenaire en charge de la gestion des projets locaux, le bureau régional Océanie de l’UICN, en lien avec le Comité français de l’UICN pour les territoires français du Pacifique, viennent d’annoncer le lancement de cinq projets en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, dont trois intègrent des interventions de gestion des EEE.

PROJET LOCAUX

Le projet SARA – Sauvegarde, Restauration et Adaptation des colonies d’oiseaux marins et des services écosystémiques associés (Nouvelle-Calédonie)

Débuté en mai 2023 et porté par la Province Nord de Nouvelle-Calédonie, ce projet a pour objectif de contribuer à la préservation des îles coralliennes basses du lagon Nord-Ouest et des services écosystémiques associés à travers la sauvegarde et la restauration des colonies d’oiseaux marins. Le projet vise également à améliorer la résilience de ces dernières face aux changements climatiques et plus largement aux changements globaux dont les invasions biologiques. Actuellement, 17 îlots coralliens représentant une surface totale de 74 ha, situés dans une aire marine de 1240 km², hébergent des colonies d’oiseaux marins représentant entre 11 et 13 espèces nicheuses et entre 30 et 35 000 couples reproducteurs. Pour leur préservation et l’amélioration de la capacité d’accueil des îlots, le projet inclut l’utilisation de dispositifs éprouvés de stimulation sociale, la gestion de la fréquentation des sites et la mise en place de mesures de gestion des espèces exotiques envahissantes animales (gestion des populations de Rattus exulans et Mus musculus, et prospection pour le suivi de prédateurs introduits)  et végétales (gestion d’Opuntia stricta).

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Colonie de Sternes huppées © Tristan Berr

Balbuzard pêcheur © Tristan Berr

HÙN MÔÔ’M KAHOK – Comportement de l’Homme (Nouvelle-Calédonie)

Initié par le Conseil des clans des tribus de Ouaré, Ouanpoues et Ouendjip, et porté depuis décembre 2022 par l’association Dayu Biik, ce projet mutualise des actions afin d’atténuer les effets des changements climatiques. S’intéressant en particulier aux problèmes liés aux feux, aux espèces exotiques envahissantes végétales et aux interactions entre ces deux pressions, le projet a pour objectifs de :

  • Restaurer les écosystèmes forestiers via notamment la gestion des populations de Pin Caraïbes (Pinus caribaea), des opérations de reboisement à l’aide de plants issus de pépinières tribales et la création de pare-feux ;
  • Consolider les règles coutumières tribales avec les communautés locales ;
  • Communiquer et sensibiliser le grand public sur l’impact des feux et de l’invasion du Pin Caraïbes ;
  • Renforcer les capacités et les compétences des habitants des trois tribus.

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Equipe du projet © Dayu Biik

Travaux en pépinière © Dayu Biik

PROTECT UA HUKA – Développement du programme de protection de la biodiversité de Ua Huka (Polynésie française)

Lancé en 2023 et porté par l’Association Vaiku’a i te manu o Ua Huka, l’objectif premier de ce projet est d’empêcher l’introduction du Rat noir (Rattus rattus) sur l’île de Ua Huka. Car cette dernière est l’une des deux seules îles de Polynésie française exempts de rats et abrite encore deux espèces d’oiseaux endémiques en danger critique d’extinction d’après la liste rouge nationale de l’UICN : Vini ultramarina et Pomarera iphis. Principale pression risquant de s’exercer sur ces oiseaux, le Rat noir fera l’objet de mesure de biosécurité à l’aide de chiens renifleurs et grâce au renforcement d’une équipe dédiée pour le déploiement de dispositifs de piégeage et pour empêcher son introduction aux points d’entrées potentiels (entrées maritimes…). Ces mesures bénéficieront également aux cultivateurs, en particulier aux producteurs de coprah, dont le rat pourrait réduire 50 à 70 % des récoltes s’il atteignait Ua Huka. En plus du Rat noir, d’autres espèces exotiques envahissantes pourraient être interceptées par les mesures mises en place. Le projet vise également à restaurer l’habitat naturel des deux oiseaux à enjeux de conservation à travers la plantation d’essences indigènes adaptées. La mise en œuvre de ce projet contribuera aussi à la sensibilisation du public à ces problématiques.

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Agent de biosécurité © Association Vaiku’a i te manu o Ua Huka

Pépinière © Association Vaiku’a i te manu o Ua Huka

Deux autres projets dont la thématique centrale ne porte pas sur les invasions biologiques ont également été initiés dans ce contexte :

  • Le projet PERENNE – Protection et restauration des ripisylves de la Néra porté par le WWF- France (Nouvelle-Calédonie). En savoir plus
  • Le projet ARU KOMO – Préservation de la ressource en eau sur l’atoll de Anaa, porté par l’association Pu tahi haga no Ganaa (Polynésie française) – En savoir plus

 

PROJET REGIONAUX

Parallèlement aux projets locaux, l’Initiative Kiwa encourage la coopération régionale à travers la mise en œuvre de projets impliquant a minima deux des pays et/ou territoires éligibles. C’est le cas du projet INSPIRE porté par BirdLife International.

INSPIRE – Gestion des EEE pour des écosystèmes résilients

L’objectif de ce projet est de renforcer et d’intégrer la gestion des EEE pour l’adaptation aux changements climatiques sur cinq sites prioritaires aux îles Samoa, à Palau, aux Fidji et en Polynésie française (Marquises) en partenariat avec la Société d’Ornithologie de Polynésie, la SOP Manu. INSPIRE a donc été monté pour faire face aux synergies entre les changements climatiques et les EEE et répond à la conclusion du Pacific Invasives Initiative « Une partie essentielle de l’adaptation des îles océaniennes au changement climatique consistera à réduire les pressions exercées sur les écosystèmes, telles que celles causées par les espèces envahissantes. L’adaptation au changement climatique nécessite des efforts accrus pour empêcher les nouvelles invasions et pour éradiquer ou contrôler les espèces envahissantes présentes ».

Le projet vise à établir des liens entre les territoires concernés grâce à un nouveau réseau régional d’apprentissage de la résilience des écosystèmes et au renforcement des capacités locales.

INSPIRE se traduit par trois composantes opérationnelles :

  • Mise en place d’équipes projet et mobilisation des parties prenantes locales pour la gestion de la biosécurité et des espèces exotiques sur les sites sélectionnés ;
  • Mise en place de réseaux nationaux et régionaux d’apprentissage entre pairs pour la résilience des écosystèmes insulaires grâce à la gestion des espèces envahissantes ;
  • Influence sur l’élaboration de stratégies, politiques et perspectives locales, nationales et régionales clés afin d’intégrer la gestion des espèces exotiques envahissantes dans les solutions fondées sur la nature.

En savoir plus sur ce projet

En savoir plus :

  • Elena Gorchakova, Chargée de mission Biodiversité Pacifique (Comité français de l’UICN)
  • Chloé Desmots, Chargée de mission Appui à la société civile Pacifique (Comité français de l’UICN)
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